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Cayou à Moscou
29 septembre 2012

Histoire de fond de placard

Ah, mon estomac gargouille. Outre le truisme que tout le monde se contrebranle de cette information (pourtant d’une importance capitale), c’est un signe idoine pour indiquer qu’il est l’heure de reparler de cuisinage. Non métaphorique cette fois le cuisinage, hein, de vrais trucs qui se mangent. Je n’aurais pas fortuitement fait mention en début d’article de ce captivant communiqué sur l’état de ma poche gastrique, sinon. Ben voui.

Alors, si votre mémoire est bonne (et s’il elle ne l’est pas, dans mon incommensurable mansuétude, je vous le rappelle), j’avais évoqué il y a fort longtemps que la gastronomie russe s’avérait à mon humble avis décevante et sans bonnes surprises culinaires notoires ni intérêt particulier.

Après ingurgitation (et parfois régurgitation) de 6 ans de Russie et de variétés de ses mets plus ou moins raffinés (plutôt moins d’ailleurs), je persiste et signe en réitérant cette affirmation péremptoire concernant la cuisine russe. Si vous n’êtes pas d’accord, faites-moi un procès, cette déclaration est nulle et non avenue de toutes façons. Comme ça, c’est dit. Bref, passons.

Vous pourriez vous demander : « Mais alors, on mange quoi au juste en Russie ? », comme vous vous l’étiez peut-être demandé à l’époque de ma première assertion si votre cervelle que j’espère non-mononeuronale avait de la suite dans les idées.

La réponse à cette question pouvant se révéler prolixe si je faisais du zèle et que je m’amusais à persifler à développer, je vais brider mes élans claviériques (claviérique : adj. relatif au clavier d’un ordinateur. Définition non tirée du dictionnaire. Mais il faut bien que je vous aide à vous y retrouver dans ma tambouille si vous êtes un peu ramollis de l’encéphale à l’heure où vous me lisez. Sinon, je risque de vous perturber le transit intestinal.). Je vais pousser le vice jusqu'à museler ma logorrhée et dompter ma langue de vipère pour m’abstenir d’abattre toutes mes cartes dans le même article.

Conséquemment, nous nous contenterons d’évoquer ici uniquement un des incontournables…hm, j’ai des scrupules à appeler ça un plat, mais admettons… l’un des incontournables plats russes, donc : les pelmeni (Prononcer ‘pélméni’ - http://fr.wikipedia.org/wiki/Pelmeni ). Bon, ça sonne un peu italien mais je vous détrompe, rien à voir avec les cannellonis, linguinis ou autres tortellinis. Enfin, pas tout à fait. Maintenant que j’y pense, ça reste des pâtes. Des pâtes russes. Et ça ressemble de loin à des tortellinis. Mais peu importe, revenons à nos histoires de pelmeni.

Leur intérêt gustatif intrinsèque est relativement limité, pas de quoi avoir un orgasme des papilles, bien que les pelmeni restent une nourriture tout à fait comestible (en général. Pour plus de détails, voir plus loin dans le présent article.). Ceci dit et considérant leur importance culturelle, c’est un ‘must-know’. Autrement dit, il faut en avoir entendu parler si on veut briller en société pendant les soirées la-culture-c’est-comme-la-confiture en disant avec un ton assuré quoiqu’empreint d’un soupçon de fausse modestie que, oui, oui, on connait quand même deux ou trois bricoles sur la vie russe (rapport au fait qu’on lit avec assiduité des blogs géniaux écrits par de formidables jeunes gens qui ont vécu un temps certain en Russie et qui éclairent avec trop de détails en détail de nombreux aspects variés de la vie quotidienne russe. Voir les blogs dans mes liens. Héhé.).   

Alors, pour l’aspect culturel, avoir des pelmeni au congélateur est l'équivalent russe de la boîte de raviolis au fond du placard ou du jambon-coquillettes des jours sans. C’est aussi un plat qui sera retrouvé sur à peu près toutes les cartes des restaurants ou gargottes qui se targuent d’avoir de la cuisine russe au menu. 

Dans le commerce, ces petites choses se vendent congelées dans des sachets ou dans les parallélépipèdes de carton non glacé (voir illustration ci-dessous). 

IMAG3072-1-1

La forme des pelmeni est généralement arrondie ou en demi-cercle avec des variations dans la façon de refermer la pâte.  En termes de taille, je n’ai rencontré que deux variétés : les gros pelmeni et les petits pelmeni. Les petits font entre 1 cm et 1.5 cm de diamètre crus. Ils sont souvent vendus sous l’appellation « pelmeni sibériens », la région d’origine des pelmeni semble-t’il, et je les trouve plus savoureux que les gros. Gros pelmeni qui quant à eux ont un diamètre compris entre 2.5 cm et 3 cm crus.

Il existe foule de différentes farces possibles : au porc, au bœuf, au veau, au mouton, au porc et au veau, au porc et au mouton, etc. Vous avez compris le principe.

Les détracteurs des pelmeni vous diront que si la composition de la farce était affichée de façon réelle sur les paquets de pelmeni, devraient figurer dans la liste - après due dissection et analyse microbiologique adaptée de divers échantillons de pelmeni - : "viande, graisse et autres éléments nutritifs de chat, de chien, de rat, de témoins gênants, d’ouvriers sans papier victimes d’accidents du travail" mais également "cafards, carton, carcasses de dinde, de poulet, pain moisi, invendus de viande, etc".

Par ailleurs, ces mêmes personnes vous indiqueraient que la composition de la farce des pelmeni avoisine fortement le contenu des shaurmas (prononcer ‘chaourma’, comme 'Chaource', ce délicieux fromage bourgignon au lait de vache qui, lorsqu’il est fait à cœur, dégage une délicate odeur de pieds et chaussettes fermentés flattant les narines et mettant en appétit n’importe quel Français digne de ce nom et normalement constitué. Mais le fromage en question n’a absolument rien à voir avec le présent article, je m’égare.).

Les shaurmas ressemblent de très loin à des kebabs et sont, comme les pelmeni, une institution dans les (mauvaises) habitudes alimentaires qu’on acquiert en vivant à Moscou. A ce sujet, voici l’une des blagues russes sur la composition douteuse des shaurmas qui est, en traduction approximative, « achète des shaurmas, [collectionne les différentes pièces] et assemble un chien ». Mais nous reparlerons des shaurmas une autre fois.

Les pelmeni donc. Les histoires sur la farce sont peut-être vraies. Peut-être pas. A mon avis, elles font partie des légendes urbaines qu’on invente pour faire peur aux petits enfants. J’ai mangé des pelmeni un nombre incalculable de fois et je suis toujours là pour vous en parler. D’un autre côté, il parait que l’estomac d’un être humain est capable de digérer presque tout, à l’exception de son propre sang, si la quantité en est trop importante (tiens, à propos de culture-confiture...).

Pour revenir à composition de la farce des pelmeni, je crois que je préfère ne pas savoir en fait…

Bref, changeons de sujet. Pour accommoder vos pelmeni à la farce déterminée ou non, s’offrent à vous plusieurs possibilités :

-       Les faire cuire tout simplement dans l’eau bouillante salée, comme des pâtes. Les égoutter ensuite. Y rajouter du beurre (beaucoup de préférence) ou les servir avec de la crème fraiche (beaucoup, de préférence. La mayonnaise et/ou le ketchup font également l'affaire) et de l’aneth frais haché.

-       Les faire revenir à la poêle avec de l’huile ou du beurre, les faire dorer et les servir avec de la crème fraiche (beaucoup, de préférence. La mayonnaise et/ou le ketchup font également l'affaire) et de l’aneth frais haché.

-       Les faire cuire dans peu d’eau avec quelques feuilles de laurier, des grains de poivre noir et un bouillon cube. Dans ce cas-là, les pelmeni ne seront pas égouttés et servis dans leur jus en guise de soupe. Cette façon de cuisiner les pelmeni est ma favorite et accessoirement, la plus diététique.

Sur ces bonnes paroles, je pense avoir épuisé le sujet des pelmeni, ce qui clôt (presque) cet article.

Pour ceux/celles que ça intéresse, je reprends touuuuuuuut doucement la poêle de la bette (bah oui, on parlait de cuisine, tout ça, alors voilà. Je vous le concède, le jeu de mots atteint des hauteurs pélagiques, voire piézophiles, et aurait probablement plus sa place quelque part dans la Fosse des Mariannes. Je le dédie à Glorieuse G…, fidèle lectrice qui gagne le trophée de la nullité crasse pour ses jeux de mots, les plus faisandés qu’il m’ait été donné de lire. Bravo médème. Je ne vous offre point de cadeau pour cette performance, vous vous contenterez de la postérité qui prend beaucoup moins de place qu’un ramasse-poussière d’un goût douteux.).

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Commentaires
G
Oui, complètement, et le pire, c'est que j'assume à donf !!!
C
Tu es desesperante.
G
Oh je m'adapte simplement....... hé hé
C
Oups, je voulais dire "cetTE" extraction.<br /> <br /> <br /> <br /> Et GG, tu voles tres haut, dis-moi.
G
Youpi beleu beleu !!!!!!
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