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Cayou à Moscou
15 mars 2007

Entracte: souvenirs, souvenirs ou une bouffée de vieillesse prématurée

Le temps passe. Beaucoup trop vite à mon goût. Comme d'un battement de cil, plus de sept mois se sont déjà écoulés depuis que le vol AF2044 à destination de Moscou m'a fait quitter le territoire français.

J'ai pourtant l'impression qu'hier encore, mes pieds foulaient timidement le terminal C de l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle 2 et ce jour où je me suis envolée me paraît toujours aussi proche.

Probablement parce que c'était la première fois. Première fois que je prenais l'avion, première fois que je partais aussi loin, seule et aussi longtemps, première fois que j'allais vivre dans un pays inconnu, première fois que j'allais devoir parler un autre langage que ma langue maternelle...

En conséquence, la moindre des sensations ressenties sur le moment reste gravée dans ma mémoire. Le mélange de peur et d'excitation qui me prenait à la gorge. Mon coeur qui battait la chamade. Mes mains moites qui étreignaient ma valise de 32 kg dans la chaleur aoûtienne. L'écharpe rose que j'avais enroulée autour de la poignée de ma grosse Samsonite pour soulager un peu l'ampoule sur la paume de ma dextre. L'énorme sac de toile enroulé de scotch accompagnant un monsieur japonais se tenant devant moi à l'enregistrement des bagages. Moi en retard qui courais dans l'aéroport avec mon bagage à main pour trouver le terminal C situé à l'autre bout du bâtiment. Le bus bondé m'amenant jusqu'à l'avion avec d'autres passagers qui bavardaient presque tous en russe. Le jeune homme au bras cassé que j'ai rattrapé in extremis quand le bus a donné un brusque coup de frein. L'avion d'Aeroflot et ses sièges en simili-cuir bleu. Les brochures et les hôtesses russes.

Et puis le décollage, l'impression que mon coeur et mon estomac se baladaient dans ma cage thoracique pour essayer de trouver la sortie, le vol sans problème et trois heures après, j'étais à Moscou.

C'était presque aussi rapide que le TER que je prenais habituellement pour rallier ma ville d'études à ma ville natale. Sauf que là, au lieu de 110 km, j'en avais fait 2500 d'un bond. Je n'ai pris conscience de la distance que le lendemain, quand les Français de la résidence m'ont amenée sur la Place Rouge.

C'est fou comme ces deux jours de début août peuvent me sembler à la fois proches et très lointains...

...

Et me voilà donc à plus de la moitié de mon séjour ici, en train de vous parler comme une ancienne combattante en dépression alors que j'étais partie pour composer un article sur un sujet radicalement différent et pas du tout sérieux. C'est pas bien...

Bon, comme j'ai écrit ce bidule déprimant à la place de mon article "sur un sujet radicalement différent et pas du tout sérieux", ce dernier n'existe pas encore mais il vous sera livré dans la prochaine note (que je vais essayer de mettre en ligne avant le mois prochain, promis ;)).

NB: on ne dirait pas mais en fait, j'ai le moral. :)

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