Grands espaces
Je crois qu'en voyant un panneau d'indication où la distance indiquée pour une ville est 1236 km, on commence à "mesurer la démesure" totale du territoire russe. L'une des questions engendrée par cette prise de conscience est : Est-il vraiment possible de gérer les transports d'un pays aussi étendu ? Je me suis donc livrée à un très rapide état des lieux.
Maîtriser cette immensité est probablement très difficile, surtout si on tient compte des conditions climatiques extrêmes qui sévissent dans une grande partie du territoire. Il faut ajouter ceci à la grande pauvreté de la population, à l'enclavement de certaines régions faute d'axes de communication, l'absence de moyens et d'intérêt du gouvernement russe vis-à-vis de ces territoires isolés, sans oublier que dans certains endroits de Russie, on vit toujours sans électricité, sans eau courante, sans moyens de communication.
Le pari fou de pouvoir se déplacer dans cette vastitude n'est donc pas gagné d'avance. Il est néanmoins plus ou moins relevé par les Russes puisqu'il est en général possible de joindre entre elles la plupart des villes russes de taille moyenne mais dans des conditions de transport un peu particulières.
Tout d'abord, pour relier deux agglomérations russes, il faut avoir beaucoup, mais alors beaucoup, de temps et de patience puisque, par exemple, une semaine de train est nécessaire pour relier Moscou et Ekaterinbourg (la troisième ville de Russie en population. Si on ne souhaite pas prendre l'un des vols intérieurs, qui sont déconseillés par les Russes eux-mêmes). Il est important aussi d'avoir une motivation sans faille pour prendre les nombreuses correspondances qui vont vous faire sauter de train en train et de bus en bus. Enfin, il vaut mieux être muni(e) d'un moral d'acier pour voyager dans des trains ou véhicules bondés, inconfortables et excessivement vétustes qui ne comportent que rarement des toilettes (pour ne citer que ce petit problème concernant les trains russes).
Ainsi, faute de moyens et d'énergie dépensés pour améliorer les transports russes, il reste très difficile de se déplacer dans les 17 millions de km² de la Fédération de Russie et ça n'est malheureusement pas près de changer.
On notera néanmoins qu'un effort est fait sur le réseau routier : il y a beaucoup de routes pas trop défoncées dans leur ensemble donc à peu près carossables. Cependant, prendre le volant signifie qu'il faut posséder une voiture fiable et beaucoup de sang-froid pour conduire au milieu des Russes pour lesquels le code de la route semble n'avoir jamais existé.
Photo prise depuis le car me conduisant à Serguiev Possad.