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Cayou à Moscou
7 novembre 2006

Putride journée

Il y a des jours comme ça où tout est pourri et il semble que les éléments se déchainent pour s'acharner sur vous.

La journée putride type:

A votre réveil, il fait encore nuit et la température de votre chambre flirte avec les 15° parce que vous aviez mal fermé votre fenêtre. Vous vous offrez donc une chair de poule intégrale lorsque par un effort de volonté surhumain, vous vous glissez enfin hors des couvertures.

Vous organisez ensuite un rendez-vous haut-le-coeur avec vos gogues que quelqu'un a artistiquement barbouillées de matière fécale pendant une quelconque colique nocturne et explosive (no comment, c'est freudien).

Une fois que vous avez réprimé votre nausée, avancez de 3 cases et arrêtez-vous sur la case p'tit déj', coupez vous avec le couteau à beurre et ramassez vos doigts. Jetez ce qui était votre dernier bout de beurre qui a maintenant un bel aspect sanguinolent. Adoptez, faute de mieux, des biscuits non identifiés qui s'avèrent être salés et à l'oignon quand vous les aurez goûtés après les avoir largement trempés dans du thé à la framboise.

Abandonnez l'idée de la collation et rabattez vous sur le faible espoir que la connexion Internet ait été rétablie pendant la nuit. Eteignez votre lueur d'espoir devant le message "Le serveur truc.com ne peut être trouvé".

Dirigez vous vers votre armoire à fringues. Fouillez dans le foutoir textile pour exhumer des sous-vêtements propres et revenez bredouille de cette noble quête en maudissant la flemme qui vous a dissuadé de faire un peu de lessive manuelle la veille. Lavez en quatrième vitesse de quoi vous couvrir le postérieur et essayez de faire sécher le tout à grands renforts de sèche-cheveux, serviette et mouchoirs en papier. Grâce à ce contretemps, vous êtes maintenant en retard.

Partez en trombe en oubliant la moitié de vos affaires dont votre classeur de cours. Arrivez devant les ascenseurs de la résidence pour vous apercevoir que comme la veille, aucun des 3 ne fonctionne. Descendez le plus vite possible les 13 étages qui vous séparent de la sortie (Le point positif, c'est qu'il n'y a qu'à les descendre alors que la veille, vous avez dû les monter avec votre bidon de 5 litres d'eau) et accordez vous un quart de crise cardiaque devant un con de chat qui détale par surprise à votre arrivée.

Jouez les équilibristes pour ne pas vous vautrer sur la neige transformée en glace dans la cour de l'université. Vous avez réussi à arriver entière et presque à l'heure à un cours qui, en guise de surprise matinale, a été métamorphosé en interro: 45 petites questions (en russe) à compléter (en russe) en 1h30. Une fois que vous avez bâclé répondu aux 8 seules questions que vous êtes capable de traiter (puisque vous avez omis d'emmener les cours salvateurs qui auraient pu vous aider à limiter les dégâts), restez trois quarts d'heure en tête-à-tête avec votre détresse et votre solitude.

A la fin du cours, approchez-vous de la prof, qui est aussi votre tutrice, pour l'habituelle entrevue de 10 heures. Elle vous informera qu'exceptionnellement, elle ne peut pas vous voir avant 10h45. Déambulez donc 45 minutes dans les couloirs pour essayer de trouver un endroit où attendre. A la fin de cette errance, préparez vous au fameux rendez-vous avec votre tutrice qui arrivera avec 25 minutes de retard.

Subissez encore 1h30 de cours à côté d'un étudiant qui, outre le fait d'être passionné par ses sécretions nasales, passe son temps à se balancer sur votre banc et à donner des coups de pied dans votre table. Vos notes de cours sont maintenant ponctuées d'élégantes ratures destinées aux traits involontairement tracés lors des coups de pied de votre cher voisin.

Si vous avez survécu à cette demi-journée qui sent le pus, évitez de vous porter candidat pour la deuxième partie de "La diabolique coalition des éléments" et allez trouver un coin tranquille pour gémir quelques moments retournez vous coucher.

A votre deuxième réveil de la journée, il fait de nouveau nuit mais Internet remarche donc vous pouvez arrêter de râler. :)

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Commentaires
C
je me dis qu'il y a vraiment plus malheureux que moi... > c'est une maigre consolation, on peut toujours trouver plus malheureux que soi...<br /> <br /> Mais la culotte séchée au sèche-cheveux, était-ce bien raisonnable ? > ben oui, elle était propre, sèche et toute chaude.<br /> <br /> Je suis peut-être un gros crade, mais moi, j'aurais pris un sous-vêtement de la veille... > Vous êtes vraiment un gros crade, je confirme.<br /> <br /> Voilà notre réputation outre-Manche ! > Et quelle est la réputation des Anglais en France ? ;)
C
Ben l'est pas mal cette demi-journée...<br /> J'ai bien rigolé pour les biscuits à l'oignon trempés dans le thé à la framboise...<br /> Non, vraiment c'était pas de bol (si j'ose dire)<br /> Et le coup des ascenseurs, 13 étages, nom de Zeus !<br /> La plaque de verglas, l'interro, le classeur oublié, l'étudiant morveux et hyperactif...<br /> <br /> Moi qui ai quelques soucis depuis un certain temps, je me dis qu'il y a vraiment plus malheureux que moi... <br /> <br /> Mais la culotte séchée au sèche-cheveux, était-ce bien raisonnable ? Je suis peut-être un gros crade, mais moi, j'aurais pris un sous-vêtement de la veille... Enfin, je ne veux pas rentrer dans des détails scabreux ou scatologiques, mais mieux vaut parfois un vêtement sale mais chaud qu'un vêtement propre et glacé...<br /> Mais je suis Français et pas forcément le mieux placé pour parler de propreté : savez-vous ce que les Anglais appellent la "douche française " ?<br /> On ne se lave pas et on balance un coup d'eau de toilette là où il faut... Voilà notre réputation outre-Manche !
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