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Cayou à Moscou
12 octobre 2006

Premier bilan

Voilà environ deux mois que j'ai atterri à Moscou et je pense qu'il est l'heure de dresser un petit bilan.

- La langue russe: j'ai indéniablement progressé même si j'en suis toujours au stade de baragouinage quand il s'agit de parler mais je comprends déjà un peu mieux ce qu'on me dit. Je maîtrise à peu de choses près quatre déclinaisons sur six et j'ai appris une foule de nouveaux mots (bien que certains soient foncièrement inutiles dans le langage courant :)).

- Les cours: la rentrée était il y a un peu plus d'un mois et je n'ai toujours pas le programme de cours que je dois transmettre à mon école. J'assiste néanmoins à 7 cours (soit environ 16 heures de cours par semaine sachant que les TP et TD n'ont pas encore commencés). C'est un peu le gros point noir du bilan: j'ai beaucoup de mal à suivre les cours à cause de la langue (difficile de comprendre ce que disent les profs, impossible de lire ce qu'ils écrivent, photocopier les notes de cours des autres étudiants est cher et pénible et lire ces notes est quasiment impossible). Cependant, je ne désespère pas, ça va finir par s'arranger.

- La santé et le moral: je suis en un seul morceau donc tout va bien (en dehors de quelques petits creux occasionnels qui passent avec une tablette de chocolat :D).

- Les contacts avec la Russie: ils sont plutôt sympathiques pour le moment et je ne regrette vraiment pas d'être venue ici. A vrai dire, je suis sous le charme malgré les points négatifs de ce pays un peu particulier. Bon, je changerai peut-être un peu d'avis cet hiver mais on n'y est pas encore.

- La cohabitation dans la cité U: pas de gros problèmes à signaler, ça se passe globalement assez bien. Il y a des Vietnamiens très gentils (et beaucoup plus patients que les Russes quand vous essayez de leur parler en russe :)) et les Français de la résidence sont plutôt sympas. Le melting-pot est intéressant à observer puisqu'une quantité assez impressionnante de nationalités se côtoie ici: Argentine, Vietnam, Birmanie, Chine, France, Slovénie, Tchéquie, Ouzbékistan, Kazakhstan, Biélorussie, Ukraine, Italie, Moldavie, Mongolie et je dois en oublier.

- Les contacts avec mes proches restés en France: hum, je n'en dirai rien, c'est privé. :)


Il y a probablement des choses qui ne me sont pas venues à l'esprit mais je les rajouterai peut-être par la suite. Sur ce, je retourne apprendre le datif et l'instrumental dans la joie et la bonne humeur ;P.

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Commentaires
C
Hé oh, on se calme, je n'ai pas dit que je n'arrivais pas du tout à comprendre les cours. Ils sont quand même orientés sur des sujets que j'étudie depuis à peu près 3 ans et même si je ne saisis pas tout, je sais quand même de quoi on parle grâce aux schémas, graphes et équations. Les explications sont peut-être un peu plus laborieuses à décoder pour mon misérable petit cerval qui est encore en mode "français" mais effectivement, ça finira par s'arranger.<br /> <br /> Et je ne suis pas vraiment déstabilisée, je prends ça relativement bien vu que je vois que tous mes compatriotes en sont globalement au même point.<br /> <br /> Quant à la Russie, je ne peux pas vraiment dire que je sois sous le charme de la Russie en elle-même vu que Moscou est assez différent du reste (et quel reste !) du pays et que pour le moment, je n'ai pas vu grand chose d'autre que la capitale.<br /> <br /> Cela étant dit, la Russie est pleine de mystères, certes, mais ni plus ni moins que tous les autres pays. <br /> <br /> Je me suis rendue compte en venant ici que finalement, je ne connaissais que très mal la France même si j'y ai vécu 22 ans. Je crois que c'est en partie dû au fait que quand on passe tous les jours devant les choses, on finit par ne plus les voir. Et puis, on se dit toujours "oh, j'ai le temps d'aller voir tel ou tel endroit, il sera toujours là demain et moi aussi...". Du coup, il y a des choses auxquelles je m'intéresse en Russie (monuments, histoire, rues, personnages historiques, etc) alors que les mêmes choses relatives à la France me laissaient de marbre.<br /> <br /> Donc, quand je reviens en France, j'essaie de trouver une remplaçante à "ma" Rover 111 d'amour (paix à son âme) et je vais faire un tour de France.<br /> <br /> Ensuite, la Russie, terre de contrastes, oui, mais même s'ils semblent plus marqués et plus variés qu'ailleurs, il y a certaines oppositions qu'on retrouve partout comme par exemple le contraste entre les pauvres et les riches. Comme précédemment, je les remarque plus en Russie parce que je sais que je n'ai qu'un an pour saisir le maximum de choses et j'ai toujours les yeux grands ouverts. Et je n'ai pas l'intention de les refermer en rentrant en France !<br /> <br /> Comportements étonnants...ils sont étonnants parce que nous n'avons bien évidemment la même culture mais l'étonnement est mutuel. Mais là encore, je crois que j'avais un peu perdu la faculté de m'étonner des scènes françaises et que ce départ m'a un fois de plus rouverts les yeux.<br /> <br /> Quant aux croyances, c'est vrai qu'elles semblent assez fortes ici parce que le folklore, la superstition, etc sont apparemment beaucoup plus développés ici et ils ont donc un poids beaucoup plus fort que ce qu'on pourrait trouver en France.<br /> <br /> D'un côté, cet aspect culturel me fait un peu retomber en enfance, à l'époque des contes, des histoires du soir, à l'époque à laquelle je croyais au Père Noël, au pont des enfants perdus, au banc du loup, au fantôme à la quiquette tordue, aux fées ou aux magiciens.<br /> <br /> Quant à la rationnalité et au pragmatisme des Occidentaux, il y a une phrase qu'un des Français m'a sortie lors d'un discussion sur la différence entre les peuples russe et français qui me semble assez bien résumer cette différence: "Les Russes sont plus passionnés par l'Ame [que les Français]". Je ne sais pas si vous comprenez cette phrase mais je ne peux de toutes façons pas dire mieux.<br /> <br /> Ces côtés sont bien évidemment attirants (allant parfois jusqu'à déclencher un curiosité un peu malsaine) mais avec une ouverture d'esprit suffisante, je ne pense pas qu'il y ait lieu à être décontenancé. Par contre, ces aspects qui nous sont étrangers sont une source intarissable d'émotions (positives ou pas).<br /> <br /> Alors oui, tout ça est effectivement une expérience enrichissante sur le plan personnel parce qu'elle fait gagner en ouverture d'esprit, en capacités d'adaptation, en facultés d'observation et elle fait aussi énormément travailler la communication et/ou l'expression corporelle (parce que pour faire comprendre que vous voulez manger du poulet quand vous ne savez absolument pas dire "poulet", vous pouvez vous retrouver à faire le bruit de la poule. Autre exemple, il faut rivaliser d'ingéniosité pour faire comprendre ce qu'on veut à un coiffeur dont on ne parle pas la langue... ;)). Sur le plan des échanges humains, c'est une opportunité formidable de côtoyer des individus très variés, que ce soit sur le plan culturel, sur la tranche d'âge, la nationalité, la spécialité, etc. Enfin, communiquer dans une autre langue permet d'apprendre à interpréter les expressions corporelles des interlocuteurs pour se rendre compte s'ils ont compris ou non ce que vous avez dit. Quand ça n'est pas le cas, il faut se creuser la tête et avoir de l'imagination pour trouver l'exemple ou les mots qui vont déclencher la lueur de compréhension dans l'oeil de la personne en face de vous.<br /> <br /> Quand à la prétendue dose de courage qu'il faudrait pour faire ce choix, heu, je ne crois pas. Bon, après, c'est sûr que décider de changer assez radicalement de mode de vie est peut-être un peu délicat (encore que le mode de vie moscovite ne soit pas si franchement différent de la façon de vivre française. Je serai partie vivre avec les bédouins ou les esquimaux, là, oui, ça serait vraiment radicalement différent :)). En fait, pour moi, c'est passé un peu tout seul parce que même si j'ai tout fait pour pouvoir partir, ça n'est que le jour où j'ai fait mes premiers pas sur la Place Rouge que j'ai réalisé que j'étais vraiment partie. Cela étant dit, je me plais vraiment ici parce que j'aime bien tenter de nouveaux trucs (Monsieur S. pourra confirmer puisqu'il a entre autres subi mes essais culinaires, mon essai (réussi!) de vidange du circuit de refroidissement de mon ex-voiture, mes teintures de cheveux avec des substances un peu bizarres, etc...) qui sont toujours enrichissants.<br /> <br /> Merci pour vos bons voeux, cher Einstein.
E
Même si, chère Cayou, votre bilan est globalement positif, je sens bien une légère déstabilisation dûe aux cours en russe que vous n'arrivez ni à comprendre ni à rattraper.<br /> J'espère que tout va finir par s'arranger, comme vous le dites vous-même.<br /> Vous êtes sous le charme... Je crois qu'effectivement la Russie est nimbée de mystère, de contrastes, de comportements étonnants, de croyances,... qui nous attirent, nous Occidentaux rationnels et pragmatiques, tout en nous décontenançant aussi.<br /> Vous vivez certainement une expérience très enrichissante sur le plan personnel, étonnante et peu commune.<br /> En même temps, c'est une autre culture, un bain dans l'étrange, et il faut une certaine dose de courage (je n'ai pas dit d'inconscience...) pour décider de faire ça.<br /> Bonne continuation, chère Cayou.
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