Interlude : La Peste
En attendant Salmigondis II, qui n'en est qu'au stade de la morula, une notulette de ronchonnage pour pester contre la Poste.
Aujourd'hui, j'ai reçu une lettre.
Jusque là, vous me direz qu'il n'y a rien d'extraordinaire. Certes. Enfin, si. Il est déjà miraculeux qu'elle soit arrivée sachant que les services postaux ont déjà perdu au moins 3 courriers qui m'étaient destinés mais là n'est pas la question. Asseyez-vous que je vous raconte:
Il était une fois une missive qui fut postée en France le 4 décembre 2006.
Après plus d'un mois de pérégrinations dans le tunnel sous l'Europe que le Club des Facteurs Mangeurs de Psilocybes était en train de forer à la fourchette, mon courrier se fit tamponner dans une Poste moscovite le 9 janvier 2007.
Par un processus scientifique top secret mis au point par les bureaux de poste russes, mon épître se retrouva perdue pendant un peu plus d'un mois dans une faille temporelle qui l'avait renvoyée au temps des mammouths (d'après les empreintes de pas laissées sur le pli et les fibres d'origine mamouthienne (ou plus probablement pubienne vu leur conformation. Et oui, je suis obsédée par les poils de cul en ce moment, cherchez pas, c'est freudien) ayant adhéré sur le collant de l'enveloppe).
Retournement de situation inattendu: ma missive, d'humeur rebelle et lassée d'être vêtue d'une peau de bête pour bouffer de la viande crue, fomenta un coup d'Etat au sein du groupuscule d'hommes préhistoriques qui la maintenait captive.
Profitant de la panique générale, elle prit la fuite en chevauchant un ptéranodon qu'elle avait amadoué en lui offrant un casse-tête chinois et une boîte de pilchards à la sauce tomate.
Arrivée au Pôle Sud après quelques pauses pipi pour sa monture, ma vaillante lettre trouva la Porte des Etoiles qui lui permit de retourner vers le futur. Comme elle était clairement plus douée que La Poste, elle réussit à trouver par elle-même les coordonnées spatio-temporelles exactes de ma cité U, lui permettant d'arriver à destination et à destinataire le 15 février 2007.
Après seulement 74 jours d'aventures exaltantes.
Et ma lettre, après avoir parcouru le monde et l'espace-temps, vécut heureuse et eut beaucoup d'enfants.
Fin.
NB 1 : un grand merci à La Peste qui me laisse parfois penser que nous sommes toujours au temps du Pony Express ou de Michel Strogoff.
NB 2 : cette note n'a été écrite sous l'emprise d'aucun psychotrope.