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Cayou à Moscou
6 octobre 2012

Dans la série “ça n’arrive qu’à moi” : Cayou [cul nu] dans le métro

Nous sommes en juillet 2011. C’est l’été, il fait beau, il fait chaud et les tenues des filles russes rétrécissent au fur et à mesure de l’augmentation des degrés affichés par le thermomètre.

J’habite maintenant à Moscou, je travaille toujours trop, je n’ai pas fait le ménage depuis plusieurs semaines dans mon appartement qui s'apparente à une porcherie, j’ai tellement de lessive en retard que je n’ai plus de sous-vêtements propres (détail scabreux qui aura son importance dans la suite du récit) et il est temps de payer mon loyer (en liquide, comme toujours).

Je suis donc dans l’obligation de m’arrêter au distributeur de billets le plus proche de mon lieu de travail : celui qui se trouve dans la station de métro Kozhukhovskaya. Vu le temps estival, je porte une robe légère arrivant juste au dessus du genou.

J’entre dans la station de métro et me dirige vers le distributeur de billets qui n’est séparé des portes d’entrée de la station que par une paire de mètres. Il y a la queue pour retirer de l’argent. Je patiente stoïquement en observant le flux de gens pressés qui se hâtent vers les escalators situés à gauche du distributeur.

La file d’attente du distributeur rejoint presque le flot des personnes qui entrent dans la station pour aller emprunter le métro. De temps à autre, je me fais légèrement bousculer par ces gens qui rentrent par les portes qui sont derrière moi.

Et à un moment, je sens l’arrière de ma robe se soulever. Se soulever très haut. Sur le coup, j’ai pensé qu’une de ces personnes pressées l’avait accroché par inadvertance avec quelque chose en passant. Je me retourne sans même avoir le réflexe de passer une main derrière moi pour rabaisser ma robe en me disant : « Mortecouille, mais que se passe-t’il donc ? ».

Et je vois un homme d’une trentaine d’années et son acolyte en train de jauger mon arrière-train, le bas de ma robe à la main. Arrière-train nu ce jour-là du fait de ma lessive en retard.

Là, mon cerveau s’est arrêté pendant un bref instant. J’étais médusée. Interdite. Estomaquée. Pétrifiée. Suffoquée.

Mes neurones ne se sont remis en marche que lorsque l’homme a lâché le bas de ma robe et qu’il a dit quelque chose à son acolyte en montrant mon postérieur. A ce jour, je ne sais toujours pas s’il a dit « J’adore. » ou « Je respecte. ».

Ce à quoi j’ai répondu la première grossièreté qui m’est passée par la tête, à savoir un « Connard ! » en argot russe. L’homme ne m’a même pas regardée. Il est parti tranquillement prendre le métro avec son ami.

L’avantage, qui est parfois un désavantage, d’habiter à Moscou, c’est l’indifférence générale des gens vis-à-vis des situations incongrues ou des personnes loufoques. Même s’il se passe quelque chose qui devrait attirer l’attention de quelqu’un de normalement constitué, les habitants de la mégalopole moscovite s’en rabattent les couilles avec une pelle à tarte et n’y jettent pas un regard. Ainsi donc, le fait que je sois cul nu dans le métro est passé tout à fait inaperçu. Tout le monde s’en foutait. Sauf moi. Quand je vous dis que j’ai une chance légendaire, c’est parce que des trucs aussi improbables, ça n’arrive vraiment qu’à moi…

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Commentaires
G
Oui mais j'ai essayé d'avoir le refrain plus original que d'habitude !!!
C
Mais oui, mais oui, je connais le refrain : "la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe"...
G
La perfidie de ton ironie glisse sur le seuil de mon infinie tolérance.... (lol derechef !!!)
C
T'inquiete, je sais etre patiente quand il faut.<br /> <br /> <br /> <br /> Et je suis admirative : tu as appris ce que voulais dire 'lol' toute seule comme un grande. A ton age ?! :D Respect.
G
Ah oui mais pour ça, ma chère Cayou, il faudrait que les conditions soient réunies... et ça, c'est pas gagné !!!<br /> <br /> été + robe, oui.....<br /> <br /> pour le reste, hé hé,........ tu peux aller te rhabiller, si j'ose dire !!!!!! (lol)
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